Histoire, religion, ...Dogon

Publié le par gilles

Architecture

L'architecture dogon est spécifique.

Les villages implantés dans la falaise sont les plus "typiques", et sont parfois accessibles uniquement par des chemins escarpés qui empruntent les failles du plateau.

La case traditionnelle est organisée autour d'une cour, chaque femme ayant son grenier auquel le mari n'a pas accès. Le grenier du mari sert à conserver le mil, le grenier des femmes sert, lui, à conserver les condiments et différents objets. Les greniers sont clairement identifiables par leur toiture en seko (paille), celui du mari étant le plus important.

Histoire

Les Dogons seraient venus du Mandé, région située au sud-ouest du Mali au XIVe siècle pour éviter l'islamisation. Ils se seraient installés à Kani Bonzon avant de se disperser en trois parties qui sont la falaise de Bandiagara et le plateau (région de Sangha) et la plaine à l’est. Cette falaise était alors habité par les Tellem.

 

Religion

Originellement, les Dogons sont animistes. Bien qu’ayant fui pour éviter l’islamisation (les guerriers peuls les appelaient les « Habés » - païens), la majorité des Dogons sont aujourd’hui musulmans même si les pratiques animistes sont encore bien présentes. Une minorité est chrétienne.

Marcel Griaule, ethnologue a étudié les Dogons. En 1936, il a eu des entretiens avec Ogotemmêli, un hôgon, chef religieux. À partir de ces entretiens, il a publié plusieurs livres, dont le célèbre "Dieu d'eau" (Fayard, sur la cosmogonie dogon.

Les Dogons croient en un dieu unique, Amma. Il créa la terre et en fit son épouse qui lui donna un fils, Yurugu ou le « Renard pâle ». C’était un être imparfait qui ne connaissait que la première parole, la langue secrète sigi so. La terre donna ensuite à Amma un second enfant appelé Nommo. Celui-ci était à la fois mâle et femelle. Maître de la parole, il l’enseigna aux huit premiers ancêtres des hommes, 4 couples de jumeaux, nés d'un couple façonné dans l'argile par Amma.

Les Dogons considèrent que l’origine du monde vient d’une étoile nommée Digitaria, voisine de Sirius (appelée Sigui tolo). Ce serait la plus petite et la plus lourde des étoiles et contiendrait le germe de toute chose. Cette étoile serait Sirius B, une naine blanche, effectivement une étoile très denses et très lourde mais celle-ci ne fut découverte qu'en 1844 par Friedrich Wilhem Bessel et Alvan Clarke qui calculèrent que sa révolution autour de Sirius était d’environ 50 ans. 50 ans est la durée entre deux cérémonies du Sigui, la principale cérémonie des Dogons.

De plus, selon la cosmogonie dogon, Sirius aurait un deuxième satellite, mais il fallut attendre 1994 pour que Jean-Louis Duvent et Daniel Benest, astronomes à l’observatoire de Nice, guidés par des irrégularités de mouvement de Sirius, acquièrent la conviction de l’existence d'une seconde planète satellite.

 

Culture

Société et rites religieux

La togouna, maison à parole, est une construction présente dans chaque village, sous laquelle les hommes du village, et plus particulièrement les anciens, se réunissent pour parler des affaires du village. Sa taille basse obligent les hommes à s’asseoir et interdit l’emportement (en se levant brusquement, on se cogne le crâne). Elle est constituée de 8 piliers en bois sur lesquels reposent jusqu'à huit couches de chaume. Le nombre 8 fait référence au nombre des premiers ancêtres dogons. Des symboles dogons sont sculptés sur les piliers.

Le rite funéraire se déroule en trois temps:

* Lors du décès, un enterrement est organisé. Les anciennes habitations des Tellem perchées dans la falaise servent de cimetière pour les habitants de la falaise. L’âme du défunt reste dans le village.

* Quelques mois plus tard, sont organisés des funérailles qui permettent à la famille et aux proches de rendre un hommage au défunt. Son âme quitte alors la maison familiale mais continue d’errer dans les alentours.

* Le troisième temps est le dama. Cette cérémonie est collective et concerne tous les personnes décédée au cours des années précédentes (le dama est organisés tous les 3 à 5 ans). Les âmes sont appelées à rejoindre les ancêtres. Au cours de la cérémonie qui dure trois jours, les différents masques sont sortis et défilent et dansent dans le village. Cette cérémonie marque la fin du deuil.

Les cérémonies du Sigui ont lieu, chez les Dogons, tous les soixante ans. Elles se déroulent sur sept ans. Les prochaines auront lieu en 2027). Il s’agit d’un important rituel de régénération. Elles commémorent la révélation de la parole orale aux hommes, ainsi que la mort et les funérailles du premier ancêtre. Jean Rouch a réalisé plusieurs films lors des dernières fêtes entre 1967 et 1974.

La « société des masques » appelée Awa dirige les danses masquées organisées lors des différentes cérémonies. La société comprend tous les hommes. Les garçons y entrent après la circoncision. Les femmes ne sont pas admises dans cette société.

Le hogon est le chef religieux du village dogon. Il est le prêtre du culte du lébé (Lébé Seru est le premier ancêtre Dogon qui, enterré au pays du Mandé, ressuscita sous forme de serpent). C'est le plus vieil homme du village qui devient hogon. Certains interdits lui sont prescrits. Il n’a plus le droit d’avoir un contact physique avec personne, il ne doit plus sortir de sa maison...

La société dogon est patrilinéaire. Les descendants d’un ancêtre commun font partie d’une ginna qui regroupe tous les adultes mâles, leurs femmes et leurs enfants. La ginna inclus également les maisons de famille et les champs leur appartenant. Le chef, le ginna bana, est l’homme le plus âgé.

 

Publié dans via-sahel-toulouse

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